Les "Center Fed"

Par F5AD

 

C'est le nom générique en anglais pour les antennes filaires ou pas, alimentées en leur centre.


Les deux plus connues:


L'antenne décrite par G5RV était une antenne 14 MHz longue de trois lambdas sur deux, alimentée en son centre par une ligne bifilaire longue de lambda sur deux; (aux coefficients de vélocité près).


Le but de G5RV, tout au moins au début, était d'obtenir un lobe de rayonnement un peu plus régulier que celui du doublet demi onde grâce aux multiples folioles que génère la solution trois lambda sur deux.

L'impédance au centre de cette antenne est de l'ordre de cent Ohms; comme cette impédance est ramenée au bas de la ligne lambda sur deux, la liaison vers la station se fait ensuite en câble coaxial 75 Ohms qui donne un meilleur ROS qu'un câble 50 Ohms.

Rien de très multibande là dedans puisque aussi bien la partie horizontale que la ligne bifilaire sont taillées pour être accordés sur 14 MHz!

Mais le hasard fait que plus un ensemble antenne-ligne est long, ou compliqué, plus on a des chances de le voir résonner sur d'autres fréquences, et c'est parfois le cas pour la G5RV.


C'est un peu pareil pour la Lévy; il semble, mais les origines sont floues, que l'antenne décrite par Lucien Lévy était tout simplement un doublet demi onde alimenté en son centre par une ligne bifilaire; on ne sait plus trop si la longueur de la ligne était libre ou fixée à lambda sur deux; la porte était alors ouverte à un fonctionnement sur n'importe quelle bande en jouant sur cette longueur de ligne et encore plus en y ajoutant en bas une boîte d'accord; à partir de là, la partie horizontale n'avait même plus à avoir une longueur particulière.

Si bien qu'aujourd'hui, dans l'esprit de chacun, une G5RV est une antenne multibande, et une Lévy, tout au moins en France est un morceau de fil de longueur quelconque alimenté en son centre par une ligne bifilaire de longueur quelconque elle aussi.

Si l'on souhaite sortir de ces deux acceptions, mieux vaut le préciser sous peine de quiproquos.
Mais l'une comme l'autre finalement ne sont que des dipôles symétriques alimentés en leur centre; (center-fed en anglais).*


L'impédance au centre:

Quand chaque bras du dipôle mesure un nombre impair de quarts d'ondes, l'impédance au centre est faible, et on l'attaque en général par du câble 50 ou 75 Ohms.
C'est le cas avec le classique doublet demi onde, (un quart d'onde de chaque coté), mais c'est le cas aussi pour ce même doublet alimenté sur l'harmonique trois (trois quarts d'onde de chaque coté) avec une application fréquente: le doublet demi onde 7 MHz utilisé sur 21 MHz.

Pour les autres longueurs de fil, l'impédance ramenée au point d'alimentation est très élevée quand les bras sont proches d'un nombre entier de demi longueurs d'onde; et très faible quand les bras sont courts, inférieurs à un huitième d'onde; dans ces cas là, le câble coaxial serait l'objet d'un ROS très élevé et de fortes pertes; on utilise alors de la ligne bifilaire symétrique en raison de ses faibles pertes.

Résumons les dipôles alimentés en leur centre:

 

Longueur totale du fil

Impédance au centre

Ligne

Nom courant

Propriétés

inf à lambda/4

très faible et capacitive

bifilaire, ou adaptation d'impédance et coaxial

doublet court, doublet raccourci

très difficile à alimenter

lambda/4

très faible et capacitive

bifilaire, ou adaptation d'impédance et coaxial

doublet court, doublet raccourci

difficile à alimenter

lambda/2

faible (50 à 100 Ohms)

câble coaxial ou bifilaire

doublet demi-onde

très simple

lambda/2

faible (50 à 100 Ohms)

bifilaire

doublet demi-onde, Lévy

moins de poids au centre

3 x lambda/4

faible (100 Ohms)

câble coaxial

doublet en harmonique trois

folioles

3 x lambda/4

faible (100 Ohms)

bifilaire lambda/2

G5RV

multibande

3 x lambda/4

faible (100 Ohms)

bifilaire

Lévy

multibande

lambda

élevée

bifilaire

Lévy, double Zeppelin, doublet onde entière

devient plus directive

10 x lambda/8

faible mais capacitive

câble coaxial plus self

Lévy, extended double Zeppelin

le gain passe par un maximum, la directivité aussi

au-delà

dépend de la longueur

bifilaire

Lévy

nombreux folioles

         
         

 

 

 

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