Réception ATV sur 23 cm (1240 1300 MHz)
article paru dans la revue Mégahertz
de septembre et octobre 2000
La télévision
amateur est une activité particulièrement passionnante qui
apporte vraiment une nouvelle dimension à un QSO: visite de la
station, transmissions de véritables reportages sur
l'installation des antennes ou sur les phases de la réalisation
d'un montage, description d'un schéma avec possibilité de
suivre à la caméra le cheminement du signal au fur et à mesure
du commentaire, transmission simultanée du son à partir de 1200
Mhz et donc duplex systématique avec les correspondants. L'ATV
est en outre un des rares domaines où nous pouvons encore
expérimenter, comparer, essayer, voire inventer.
Tout ceci avec le paradoxe qu'il est bien plus facile de
s'équiper en télévision qu'en téléphonie, sans parler de BLU
ou de décamétrique, pour la simple raison que le matériel de
base est parfois déjà présent au domicile familial.
Nous utilisons en France le sigle ATV plutôt que TVA, peut-être
parce que cette dernière formulation sonne de manière moins
agréable à nos oreilles...
Les bandes ATV
Une transmission ATV nécessite une largeur de bande importante,
plusieurs mégahertz, cette activité ne peut donc être
pratiquée que sur les bandes où nous disposons de suffisamment
d'espace, soit 430 MHz et au-delà .
La bande où il est actuellement le plus facile de démarrer est
le 23 cm, c'est par elle que nous débuterons cette série
d'articles.
La fréquence utilisée dans la bande varie selon les régions et
les contingences que nous imposent notre statut d'utilisateur
secondaire; l'utilisateur primaire étant l'aviation civile qui y
utilise des systèmes radar. Tout autre utilisateur est un
pirate, liens privés, télésurveillance ou autre.
Le 1255 est la fréquence porteuse la plus souvent rencontrée,
nous utiliserons ce chiffre pour simplifier.
Le standard utilisé
Sur 1255 MHz et au-delà, l'émission en télévision amateur se
fait en utilisant exactement les mêmes standards que les
chaînes commerciales via satellite (chaînes analogiques sur
ASTRA par exemple): l'émission se fait en modulation de
fréquence large bande, bandes latérales non atténuées, même
balayage à 625 lignes, 25 images par seconde (50 trames), même
excursion en fréquence (sauf essais DX particuliers), mêmes
niveaux de sous porteuses, même type de modulation BF (FM).
Le codage peut être en noir et blanc, en PAL ou en SECAM, tops
synchro à la masse et modulation positive.
Le correspondant dispose a priori d'un récepteur multistandard
PAL/SECAM qui s'adapte à l'émission reçue, le plus souvent
automatiquement, si bien que la source vidéo à l'émission peut
passer du PAL pour une mire, au SECAM pour une caméra, sans que
le correspondant ne s'en rende compte.
Si le récepteur ne permet que le SECAM, les émissions PAL
seront reçues en noir et blanc; dans le cas d'un achat
spécifique pour utilisation amateur, bien s'assurer que le
récepteur est bi-standard, de préférence à commutation
automatique.
Autre caractéristique à surveiller: éviter les appareils qui
commutent sur un écran bleu, ou autre, quand le signal reçu est
trop faible, ils rendent très difficile la recherche d'un
correspondant et interdisent de visionner des signaux faibles ou
perturbés. Même remarque pour les magnétoscopes ou les tuners
satellites.
Le son
Sur 1255 et au-delà, il y a systématiquement une sous porteuse
son, parfois plusieurs; dans la région Provence Languedoc, la
sous porteuse principale est sur 6,5 MHz; cette fréquence a
été retenue car certains tuners satellite anciens ne
permettaient pas de descendre jusqu'à 5,5 MHz, et surtout cela
permet de s'éloigner confortablement de la bande passante vidéo
et d'éviter plus facilement les retours d'image dans le son.
La sous porteuse est réglée à -16 dB en dessous de la porteuse
vidéo.
Le téléviseur
Comme le standard retenu est celui de la télévision grand
public, il s'ensuit que n'importe quel téléviseur du commerce
conviendra, de préférence bi-standard comme précisé plus
haut.
Pour se faire une idée des possibilités, et de l'intérêt que
l'on va porter à ce nouveau mode de transmission, il est même
possible, après négociations, d'emprunter le téléviseur
familial, tel quel, sans aucune modification.
Le tuner
Le standard utilisé est le même que celui des chaînes
satellites, (chaînes analogiques), et il est intéressant de
remarquer que les tuners satellites couvrent de 950 à 2050 MHz,
1750 MHz pour les anciens modèles, ce qui englobe la bande
amateur des 1255 MHz.
Il suffira donc de placer devant le téléviseur n'importe quel
tuner satellite analogique, réglé sur 1255 MHz pour se
retrouver équipé ATV sur 23 cm.
Le tuner est relié au téléviseur par un cordon péritel.
Ici aussi, pour se faire une idée, il sera possible d'emprunter
le tuner du salon si la famille est déjà équipée satellite.
Sinon, on peut faire l'acquisition soit d'un tuner d'occasion,
soit d'un ensemble parabole, tête satellite, tuner. Lors d'une
promotion de supermarché on trouve l'ensemble pour parfois moins
de 450 F, le tuner est directement utilisable, la parabole pourra
servir nous le verrons sur 10 GHz, et la tête si on a de la
chance pourra même être modifiée sur 10 GHz. Si on ne souhaite
pas aller jusque là, en dehors des heures de trafic, la famille
pourra se servir de l'ensemble pour apprendre les langues
étrangères sur ASTRA ou autre EUTELSAT.
L'antenne des
premiers essais
C'est le seul élément que l'on ne puisse subtiliser à son
épouse ou à ses enfants, mais on peut le construire.
Avant de se lancer, et pour éviter de trop grosses déceptions,
il faut savoir que la télévision doit fonctionner en signaux
forts, très forts; se souvenir qu'une antenne collective doit,
selon les normes, fournir un millivolt à l'entrée de votre
téléviseur c'est loin des dixièmes de microvolts de nos
récepteurs phonie, cela signifie que si vous n'entendez pas 59+
votre correspondant sur 144, il est peu probable que vous
arriviez à le voir correctement en télévision.
Cela dit, et pour des essais locaux, très locaux, on peut tenter
un premier essai, pour débroussailler le terrain, avec une
petite antenne et à la rigueur sans préamplificateur.
Un correspondant dans le même quartier, ou un peu plus loin mais
à portée optique directe, pourra être reçu dans ces
conditions et vous apporter le premier choc de la vidéo et du
son.
La figure 1 décrit une antenne double quad devant réflecteur, ou antenne en huit.
Les deux carreaux sont alimentés aux point XX' de la figure par
du câble coaxial 50 Ohms directement soudé sur les éléments,
ce câble, le plus court possible, attaque l'entrée du
préamplificateur.
Le câble coaxial traverse le plan réflecteur à l'arrière du
point d'alimentation, il est collé à l'endroit du passage, et
sa rigidité suffit à maintenir le centre de l'antenne en bonne
position.
Les cadres pour leur part sont réalisés en tube, ou en barre de
cuivre, ou de laiton de 3mm de diamètre; ils sont maintenus
entre 35 et 40 mm du plan réflecteur par des colonnettes
isolantes placées en A et B.
le coté des cadres mesure 6 cm sur 1255 MHz, ce qui correspond
à un périmètre d'une longueur d'onde pour chaque cadre.
Le réflecteur peut être réalisé en aluminium, ou en cuivre,
plein de préférence, ou en grillage à mailles fines (maille
inférieure à lambda sur 20). La dimension du réflecteur est de
20x25 cm.
Il est possible d'ajuster plus précisément le ROS ou le gain de
l'antenne en jouant sur l'espacement des cadres par rapport au
réflecteur.
Figure 1
Antenne double quad devant réflecteur
La figure 2 montre une quadruple quad devant réflecteur, le gain
par rapport à la double quad augmente de 2 à 3 dB pour
atteindre une douzaine de dBd.
L'alimentation se fait de la même manière en XX', la fixation
par colonnettes isolantes se fait en A et B; les tubes ne se
touchent pas aux croisements marqués C et C', la distance entre
les cadres et le réflecteur est comprise entre 30 et 35 mm; la
dimension du réflecteur est de 20x40cm .
Figure 2
Antenne quadruple quad devant réflecteur
Photographie 1
Antenne quadruple quad en tube laiton du relais ATV F5ZFI de
Nîmes
Cette antenne, quadruple quad peut aussi être réalisée en
circuit imprimé sur verre époxy, le détail des quatre cadres
est donné figure3, la plaque de circuit imprimé de 300x100mm
est maintenue entre 25 et 30 mm du plan réflecteur par des vis
nylon, le croisement aux points C et C' se fait à l'aide d'un
pont en clinquant de cuivre (photographie 1). Attention à ce
qu'il n'y ait pas court-circuit au niveau des ponts en C et C'.
L'ouverture totale à -3dB est de l'ordre de 60° dans le plan
horizontal, et de 35° dans le plan vertical. Les antennes
disposées comme sur les figures 1 2 et 3 rayonnent en
polarisation horizontale.
Figure3
Réalisation des carreaux en circuit imprimé
Photographie 2
Antenne quadruple quad en circuit imprimé (réalisation F1FCO)
Si l'antenne doit rester à l'extérieur, il est prudent de la
placer dans un radôme constitué par une boite en PVC, ou en
fibre époxy; un tube en PVC de diamètre 20, bouché à ses deux
extrémités peut très bien remplir ce rôle ; le réflecteur
est légèrement réduit pour entrer en force au centre du tube.
Il faut prendre une précaution de base si l'on utilise une
antenne 1255 directement devant un tuner satellite sans
préamplificateur intermédiaire: les tuners satellites
fournissent en effet une tension d'alimentation destinée à
alimenter la tête située au niveau de la parabole; cette
tension est acheminée par le câble coaxial; or les antennes
1255, que ce soit celle ci dessus, ou celles du commerce,
présentent généralement un court-circuit pour le courant
continu; il faut donc insérer un condensateur dans l'âme du
câble coaxial, soit côté tuner, soit côté antenne sous peine
de faire disjoncter le tuner.
On prendra un condensateur miniature, 22 pF par exemple, si
possible CMS.
Le préamplificateur
Pour aller plus loin, la solution du tuner seul ne suffit pas, en
effet, ces appareils demandent un signal très fort en entrée
car ils sont prévus pour fonctionner en deuxième changement de
fréquence en bénéficiant du gain important et du facteur de
bruit de la tête HF (LNB) située dans la parabole.
Dans notre application, il faut donc utiliser un
préamplificateur à grand gain dont le double rôle sera:
1) établir le facteur de bruit: cela implique que le
préamplificateur utilise un ou deux transistors d'entrée à
faible bruit.
2) Fournir un signal de sortie important capable de compenser les
pertes du câble coaxial de descente et d'exciter le tuner
satellite: cela suppose un ou deux étages post amplificateurs
qui n'ont plus à être à faible bruit et peuvent être des
modules type MMIC.
Sauf exception, ce préamplificateur sera disposé au niveau de
l'antenne, et sera alimenté par la tension que fournit le tuner
satellite; le condensateur dont nous parlions plus haut devient
inutile dans ce cas.
Il y a eu de nombreuses descriptions de préamplificateurs 1255
ATV dans la presse radioamateur, rappelons ici les
caractéristiques des plus répandues.
le préamplificateur
large bande de F5FLN
Ce préamplificateur, qui fut commercialisé par Cholet
composants a peut être l'inconvénient d'être à large bande,
avec le risque d'être brouillé par transmodulation en duplex ou
sur des sites encombrés, mais il a le gros avantage de ne
nécessiter aucun réglage pour sa mise au point; on le câble,
et on s'en sert.
Une amélioration est cependant conseillée, en effet, il n'est
pas prévu à l'origine pour être alimenté par le tuner
satellite via le câble coaxial, si bien qu'il faut prévoir une
source séparée 12 volts et deux fils d'alimentation, ce qui est
dommage.
Photographie 3
Préamplificateur F5FLN modifié, la tension d'alimentation est
prise sur la BNC de sortie (à droite) par une self de choc de 6
spires.
La figure 4 et la photographie 3 décrivent la modification: on
récupère le 13/18 volts provenant du tuner satellite sur la BNC
de sortie du préamplificateur à travers une self de choc VK200
une diode de sécurité et un régulateur 12 V; la VK200 peut
être remplacée par 5 ou 6 spires de fil fin sur un diamètre de
3mm.
Ce 12 V est utilisé comme alimentation du préamplificateur au
niveau de l'entrée du régulateur 78L05 du montage.
Ce préamplificateur donne de très bons résultats, et permet de
recevoir des correspondants sur toute la bande des 23 cm.
.
Le préamplificateur
sélectif DL4EBJ.
Ce préamplificateur a été décrit dans la revue Elektor de
Juin 1996.
Il faut savoir que la sélectivité dès l'entrée d'un montage
s'obtient au détriment du facteur de bruit à cause de la perte
non nulle de tout filtre de bande, surtout réalisé en lignes
imprimées; c'est la raison pour laquelle le filtrage est le plus
souvent réduit à sa plus simple expression à ce niveau, et se
retrouve généralement limité à la fonction d'adaptation
d'impédance.
C'est le cas ici, comme avec le préamplificateur précédent,
mais sur ce modèle, une sélectivité globale est obtenue, à
l'aide de trois lignes accordées, placées après le transistor
d'entée.
Le préamplificateur demande donc un réglage avant utilisation:
si l'on dispose d'un tuner satellite avec S mètre, (c'est rare),
on se cale sur la réception d'un correspondant local, et l'on
recherche le réglage des trois condensateurs ajustables qui
donne le maximum de déviation du S mètre.
Sans S mètre il faut un signal faible entaché de bruit, car, FM
oblige, l'action sur les réglages est sans effet visuel dès que
le bruit a disparu. Il faut donc, soit en jouant sur la direction
d'antenne, soit grâce à des atténuateurs, obtenir une image
soufflée, et agir sur les réglages pour diminuer le souffle au
maximum.
Si le souffle disparaît totalement, il faut le retrouver en
ajoutant un atténuateur, et recommencer.
Pour éliminer la transmodulation lorsqu'on répond au
correspondant sur 144 MHz tout en le regardant avec ce
préamplificateur, il est nécessaire d'ajouter un réjecteur 144
en entrée sous la forme d'un circuit série LC qui dérivera le
144 à la masse (figure 5), rappelons que cette méthode très
efficace est utilisable devant les téléviseurs voisins en cas
de TVI; on règle le condensateur ajustable, à l'aide d'un
tourne vis isolant pour obtenir la suppression du brouillage
Photographie 4
Préamplificateur DL4EBJ avec réjecteur 144 ajouté à l'entrée
Si l'on préfère rejeter le 400MHz, le condensateur ne fera plus
qu'une dizaine de picofarads, et la self sera réduite à une
spire.
Ce préamplificateur donne de très bons résultats, mais s'il a
été réglésur1255 MHz, les images seront dégradées pour un
correspondant sur1280; il faut le régler en fonction de la
fréquence régionale.
Préamplificateur
sélectif F5RCT
Ce préamplificateur a été décrit dans la revue Mégahertz
d'Avril 1998.
Il dispose déjà d'un réjecteur passe haut dès l'entrée du
montage, plus deux filtres passe bande totalisant quatre lignes
accordées par la suite; il est très sélectif et doit être
impérativement réglé sur la fréquence du correspondant.
La procédure de mise au point est identique à celle du
préamplificateur précédent, un peu plus compliquée à cause
du nombre de lignes.
Que ce soit avec le DL4EBJ ou avec celui ci, cette procédure ne
permet pas d'obtenir la courbe de réponse en fréquence idéale,
parfaitement plate sur 30MHz, sauf chance ; seul un moyen de
réglage puissant, wobulateur ou analyseur de spectre le
permettrait, mais l'expérience montre que les résultats visuels
sont bons avec la méthode indiquée plus haut.
Ce préamplificateur présente cependant un défaut :
contrairement aux deux précédents qui totalisaient environ 35
dB de gain, celui ci n'en procure qu'une vingtaine, et c'est
souvent insuffisant. Il est conseillé de le modifier selon la
méthode F1FCO ci après:
Comme on peut le voir sur la photographie 5, sur la dernière
ligne horizontale de sortie à gauche, le condensateur C21 placé
au-dessus du R de l'indicatif a été remplacé par un MMIC type MAR6; à droite et à gauche du MMIC, la ligne
a été coupée au cutter et deux condensateurs CMS 100pF ont
été soudés pour l'isolation en continu. La sortie du MMIC est
alimentée par une résistance de100 Ohms avec perle de ferrite
sur le plus 5V en haut à droite.
Moyennant cela, le gain est satisfaisant et le préamplificateur
donne de très bons résultats.
Photographie 5
Modification F1FCO pour augmenter le gain global
Photographie 6
Modification F1LVO pour améliorer le facteur de bruit
F1LVO améliore en outre le facteur de bruit de l'ensemble en
modifiant la ligne d'entrée comme indiqué sur la photographie
6, mais cette modification très pointue ne peut être menée à
bien qu'avec un mesureur de bruit.
L'antenne
définitive
Si vous êtes conquis par la télévision d'amateur, il est
impératif d'aller plus loin; il faut savoir en effet, qu'en
télévision une perte de 3 dB fait passer d'une image parfaite
à une image soufflée, 6 dB à une image très soufflée, et 12
dB à la perte de toute image; le moindre décibel de perte doit
être pourchassé, et vu les pertes dans les câbles à ces
fréquences, cela implique quasi systématiquement de mettre le
préamplificateur au niveau de l'antenne.
Dans l'autre sens, sachant qu'un gain de quelques dB seulement
permet de passer d'une image médiocre à une image parfaite, le
moindre dB de gain doit être recherché, et l'antenne carreaux
décrite plus haut sera vite sujet de frustration. En
télévision, comme ailleurs, mais ici c'est plus manifeste,
l'antenne doit avoir le plus de gain possible, les seules
limitations à prendre en compte sont les dimensions et le
budget.
Sur 1255 les antennes du commerce sont parfaites, la 23
éléments Tonna est la plus petite que nous conseillerions, on a
déjà mieux avec la 35 éléments; Au-delà (55 éléments) la
directivité devient très importante, le rotor doit être
précis et stable, sinon gare au fading dû aux coups de vent; il
peut être alors intéressant de passer à 2x35 éléments
superposées pour gagner 3 dB de gain sans réduire le lobe de
rayonnement dans le plan horizontal. Des groupes de 4x55
éléments ne font pas peur à des fanatiques de cette bande.
Certaines antennes sont trop sélectives pour couvrir le haut de
bande en BLU et le bas de bande en ATV, il faut choisir.
La figure 7 donne le schéma des commutations nécessaires si
l'on désire faire de l'émission avec préamplificateur au
niveau de l'antenne: le relais coaxial, à faibles pertes sur
1255 MHz et bobine 12 volts est commandé par la tension fournie
par le tuner satellite, c'est cette même tension qui alimente le
préamplificateur d'antenne et que l'on extrait de ce dernier à
travers une self de choc de quelques spires suivant le même
principe que sur la figure 4 (self de choc et condensateur de
découplage).
Deux câbles coaxiaux sont utilisés, l'un 50 Ohms à faibles
pertes sera réuni à l'émetteur 1255, l'autre de type grand
public 75 Ohms pour descente satellite ira vers le tuner de
réception.
Dés qu'on le branche, le tuner satellite alimente le
préamplificateur et colle le relais, l'ensemble est en position
réception.
Quand on coupe le tuner, l'ensemble passe en position émission.
Attention, les tuners satellite fournissent une tension sur le
câble coaxial même quand on les croit arrêtés, il faut leur
couper le secteur pour qu'ils cessent de débiter dans le
préamplificateur (et dans le relais). Emettre dans ces
conditions ne serait bon ni pour l'émetteur qui ne verrait pas
l'antenne, ni pour le préamplificateur en tête de mât.
Le tuner satellite permet de choisir la tension à envoyer dans
le câble coaxial, normalement tout doit fonctionner en optant
pour 13 14 volts, il est possible de passer à 18 V s'il y a trop
de chute en ligne.
Cette disposition permet de placer en outre l'étage final de
l'émetteur, voire tout l'émetteur en haut du mât, ce qui
évite de fabriquer des watts 1255 MHz pour les voir partir en
chaleur dans le câble; nous reviendrons sur les émetteurs en
tête de mât dans un prochain article.
Résultats
Pour pratiquer la télévision d'amateur, il faut que l'antenne
soit bien dégagée: avec une antenne sur un balcon, il ne faut
pas espérer voir des correspondants trop loin derrière
l'immeuble, une colline proche sera aussi un obstacle difficile
à franchir, attention aux arbres dont le feuillage commence à
atténuer le signal à ces fréquences.
En FM, le signal passe vite d'excellent à inexploitable, le
souffle apparaît sous forme de "clicks", petits tirets
horizontaux, de quelques millimètres noirs et blancs sur
l'écran, plus sensibles sur certaines couleurs, s'il y a
manifestement plus de clicks blancs que de noirs, c'est que l'on
est accordé trop haut en fréquence; et inversement s'il y a
plus de noirs que de blancs.
Le nombre de clicks diminue avec la force du signal; quand le
signal est suffisant, ils disparaissent, l'image est parfaite,
cotée B5; si la force du signal augmente, on ne voit pas de
différence flagrante, c'est la différence de la FM par rapport
à l'AM.
Il ne faut pas confondre ces clicks de bruit avec ceux provoqués
par les radars, ces derniers sont en général blancs, plus longs
et surtout arrivent par rafales lorsque le radar passe sur vous.
Ils peuvent se produire même par-dessus un signal B5++.
La source vidéo utilisée dans le milieu amateur est le plus
souvent le caméscope familial, avec un caméscope de qualité et
les émetteurs actuels, correctement réglés, l'expérience
montre que c'est le téléviseur qui limite la qualité de la
liaison, et non pas le caméscope, l'émetteur, ou le tuner
satellite. Pour vous en assurer, amusez-vous à compter avec une
loupe le nombre de pixels par centimètre sur l'écran de votre
téléviseur; en multipliant ce chiffre par la longueur de la
ligne puis par 500 qui est environ le nombre de lignes visibles,
on a le nombre de pixels du téléviseur, la liaison ne pourra
pas faire mieux.
A. Ducros F5AD
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