Types de trafic pratiqués

par les radioamateurs

La réglementation

La réglementation limite les sujets des conversations et des échanges entre amateurs aux sujets techniques, le service amateur est en effet un service ayant pour objet exclusif : l'instruction individuelle, l'intercommunication et les études techniques, effectuées par des amateurs qui sont des personnes dûment autorisées s'intéressant à la technique de la radioélectricité à titre uniquement personnel et sans intérêt pécuniaire ; les transmissions doivent se faire dans un langage clair, ou dans un code reconnu par l'UIT, et se limiter à des messages d'ordre technique ayant trait aux essais.

C'est là que se situe la différence avec la CB (citizen's band) où la teneur des conversations n'est pas réglementée, mais avec les dérives que l'on peut imaginer.

On pourrait craindre donc que l'émission d'amateur ne soit très étriquée, or, et heureusement, grâce aux nombreuses bandes allouées, et aux multiples modes de transmission utilisables, c'est exactement le contraire qui se produit.

La palette des activités possibles est d'ailleurs telle qu'un seul radioamateur ne peut tout pratiquer, et doit se limiter à des domaines de prédilection.

La discussion à l'intérieur de groupes d'intérêt commun

En général en téléphonie, mais parfois pour certains en télégraphie, les différentes fréquences utilisables permettent de se retrouver régulièrement sur la fréquence idéale pour permettre une liaison confortable : les bandes métriques pour des groupes locaux (même ville, même région), les bandes décamétriques basses (80 m 40 m) pour des discussions à l'échelle d'un pays, les bandes décamétriques hautes (20, 15 ou 10 m) pour des liaisons internationales ou intercontinentales.

Les sujets sont multiples, plaisir de se retrouver, la météo, l'étude de la propagation, des essais particulier, nouvelle station, modification du matériel, antennes, informatique, électronique, etc. etc.

La recherche de correspondants nouveaux

Il s'agit de lancer un appel général sur une fréquence, on dit "lancer un CQ" de "I seek you" en anglais; un correspondant répond, de n'importe où, cela peut être des antipodes sur certaines bande, et la conversation s'engage : échange des indicatifs, des contrôles de réception, des prénoms, de la situation géographique, description de la station et du temps qu'il fait, et plus si l'on trouve des points d'intérêt communs, sinon on relance appel, ou on répond à l'appel de quelqu'un.

La recherche de la performance

Il est facile sur 14 MHz de contacter une station européenne par exemple, mais il est plus difficile de contacter l'Australie ou la Nouvelle Calédonie, l'appel précise alors le souhait de contacter telle ou telle région du globe,on parle alors de "chasse au DX"; cela se pratique sur toutes les bandes ; par exemple sur 144 MHz, contacter sa ville ou son département est aisé, mais contacter la Belgique depuis Nîmes est une autre affaire, la recherche du correspondant convoité se fait alors en tenant compte des possibilités de propagation à ce moment là.

Les cartes QSL

Après le premier contact radio, les amateurs échangent souvent une carte de confirmation dite carte QSL, ces cartes sont personnalisées, souvent esthétiques, parfois exotiques et permettent la réalisation de beaux albums souvenir.

La collection

Certains pays, soit par leur distance, soit par le peu de radioamateurs qui y résident, sont plus rares ou plus difficiles à contacter que d'autres, ils sont donc plus recherchés, et posséder la carte QSL de l'un d'entre eux frise parfois l'exploit ; c'est comme pour les timbres-poste, il y a des cartes rares, sauf que les cartes QSL sont personnelles, ne s'échangent pas, et n'ont pas de valeur financière.

Les expéditions

Les îles ou territoires éloignés de la mère patrie sont considérés au niveau amateur comme des pays séparés, la Guadeloupe par exemple compte différemment de la France métropolitaine, il y a moins d'habitants en Guadeloupe qu'en métropole, une carte QSL de cette région est donc plus rare.

Mais certains territoires sont totalement inhabités et même souvent difficiles d'accès, des expéditions appelées "DXpéditions" se forment alors pour aller les activer pendant quelques jours. Un tel pays peut être désiré par des milliers de radioamateurs de par le monde ; autant dire que le jour où il est activé, l'écoute de la fréquence relève du grand moment d'anthologie.

Les concours

Certains week ends sont organisés des concours internationaux, contest en anglais, dont la règle en simplifiant est la suivante : le gagnant sera celui qui contactera le plus de correspondants ce jour là ; les intéressés par cette activité peaufinent leur station des mois à l'avance, et vont même organiser des expéditions pour être soit mieux dégagé (sommets de montagnes) soit plus attractifs (déplacement dans un pays rare).

Tout ceci ne s'applique pas qu'au trafic téléphonique ou télégraphique, tous les autres modes sont concernés :

Le radio télétype (RTTY)

Les transmissions se font au clavier, avec réception sur écran (anciennement sur une machine à écrire qui réveillait toute la maisonnée), c'est le classique TELEX

Le packet

Transmissions d'ordinateurs à ordinateurs, transmission digitale par paquets, avec correction d'erreur, serveurs, relayage sécurisé, et échange de fichiers, texte, images ou autres (comme Internet mais plus lent).

La télévision à balayage lent

Ou SSTV (Slow Scan Télé Vision), l'image fixe est analysée par une caméra spéciale, elle peut aussi être fournie par un ordinateur à partir d'un fichier ou d'un caméscope, la transmission sous forme analogique prend quelques secondes, mais nécessite peu de bande passante, ce qui permet d'utiliser les bandes décamétriques et d'atteindre en direct des correspondants lointains.

La télévision ATV

Ou FSTV (Fast Scan TV), dans ce cas, l'image est produite directement par un caméscope du commerce ou un magnétoscope, les standards de transmission utilisés sont ceux des réseaux de télévision publique : 625 lignes, 25 images par seconde en Europe, codage PAL ou SECAM ; la modulation se fait en modulation d'amplitude sur la bande des 70 cm, comme sur les chaines publiques hertziennes. Sur les fréquences plus élevées, le standard est le même, mais la modulation se fait en modulation de fréquence comme sur les chaînes satellite. Le son est transmis en sous porteuse.

Le Fax Similé

Même procédé que le Fax classique.

Les relais

En ondes métriques ou plus courtes, les liaisons ont tendance à se limiter à la portée optique, l'installation de relais amateurs sur des points hauts, immeubles ou montagnes, permet la liaison à des stations qui ne se voient pas, donc qui ne peuvent se contacter directement.

Il y a deux types principaux de relais : les relais téléphoniques, en modulation de fréquence à bande étroite, et les relais de télévision, ou relais ATV, en modulation d'amplitude sur la bande des 70 cm, et en modulation de fréquence sur les longueurs d'ondes plus courtes.

Les satellites

Les radioamateurs, groupés en associations, construisent régulièrement des satellites, et profitent des vols de certification des divers lanceurs pour obtenir soit des prix réduits, soit la gratuité complète de la satellisation ; les satellites étant petits, ils obtiennent parfois l'accord pour un lancement en charge jointe.

Ces satellites sont appelés généralement OSCAR, pour Orbiting Satellite Carrying Amateur Radio.

Plus de vingt satellites amateurs ont été lancés à ce jour, les orbites sont basses ou elliptiques éloignées, il n'y a pas eu pour l'instant de satellite géostationnaire.

En orbite basse, le passage est rapide, le satellite sert de relais, les deux radioamateurs en liaison orientent en permanence leurs antennes vers le satellite et restent en contact tant qu'il est visible des deux correspondants.

En orbite elliptique éloignée, le satellite peut s'éloigner à plus de 40000 km de la terre (au-delà de l'orbite géostationnaire) dans ce cas son déplacement est lent, ce qui rend la poursuite plus facile mais les signaux sont faibles, par contre, le satellite "voit" un tiers du globe terrestre et permet des liaisons intercontinentales.

La lune (EME)

Plus haut encore que les plus lointains satellites, la lune permet par réflexion de contacter des correspondants pratiquement aux antipodes; on parle de liaison EME, pour Earth Moon Earth; il faut des puissances élevées et des antennes à grand gain pour obtenir un signal exploitable en retour.

Les mobiles et maritimes mobiles

Les radioamateurs français ont le droit d'utiliser leurs stations à bords de véhicules terrestres ou maritimes en déplacement; l'utilisation à bord d'un aéronef n'est pas admise.

Voilier "le deïxon" au large de la Grande Motte

le pataras est isolé et sert d'antenne

Pour ceux qui ne connaissent pas l'émission d'amateur :

Les bandes de fréquences La propagation Les types de modulations Les organismes

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